Hier applaudis, aujourd’hui sanctionnés. Retrait de la loi sur le passe sanitaire !

, par udfo25

Une centaine de personnes dont de nombreux agents hospitaliers se sont rassemblées sur le parvis de l’hôpital de Besançon, à l’appel du syndicat Force Ouvrière du CHRU, rejoint par le syndicat SUD, contre les mesures liberticides pour obtenir le retrait de la loi sur le passe sanitaire.
Laetitia Levasseur est intervenue au nom du syndicat FO du CHRU
et Rachel Messousse au nom de l’UD FO du Doubs.

"Bonjour, je suis Levasseur Laetitia, infirmière au CHU de Besançon et secrétaire adjointe du syndicat Force Ouvrière du CHU
Les députés et sénateurs ont finalement réussi à se mettre d’accord sur une loi instaurant le passe sanitaire obligatoire pour nombre de professions recevant du public et la vaccination obligatoire notamment pour les salariés de la santé, des EHPAD, du médico social, des sapeurs pompiers et de l’aide à domicile.
Un salarié qui n’aurait pas, en fonction de l’obligation qui lui est faite, son passe sanitaire ou son vaccin sera suspendu sans salaire. Le syndicat du CHU de Besançon ne porte pas de jugement médical concernant cette vaccination mais condamne le chantage à l’emploi initié par le gouvernement.

Hier applaudis, aujourd’hui sanctionnés,
qu’en sera-t-il de demain."

Ensuite Rachel Messousse, secrétaire générale de l’Union départementale Force Ouvrière du Doubs a pris la parole.
Alors Laetitia vous disait qu’un salarié qui n’aurait pas, en fonction de l’obligation qui lui est faite, son passe sanitaire ou son vaccin sera suspendu sans salaire.
Déjà au bout de trois jours, il sera convoqué par son employeur, non pas pour défendre ses arguments, mais pour se mettre à jour.
Ensuite il devra, soit épuiser ses congés (drôle de congés !), soit rester en suspension sans salaire jusqu’à être à jour !
Le gouvernement s’assoit sur le statut des fonctionnaires et sur les garanties du code du travail. La ministre du travail Elisabeth Borne l’a affirmé : « Je crois qu’il faut être clair, cela ne veut pas dire qu’il ne peut pas y avoir de licenciement. Cela veut dire qu’il est moins encadré, peut-être qu’il pourra intervenir plus tôt. On est dans le droit commun du droit du travail. » Il s’agit là d’un véritable

« passe licenciement » pour le gouvernement !


Ces mesures n’ont rien de sanitaires,
elles sont politiques !


Cette loi, qui rend obligatoire le passe sanitaire à l’hôpital pour les malades, interdit donc l’accès aux soins. Il s’agit là, d’empêcher les malades d’avoir accès aux soins en créant une discrimination entre ceux qui ont eu accès à la vaccination et les autres. La tranche de la population la plus précaire n’a pas accès à la vaccination, ni aux tests. Tout le monde n’a pas une connexion internet pour prendre RDV sur doctolib... tout le monde ne sais pas lire… tout le monde ne peut pas se déplacer jusqu’aux centres de vaccination... La tranche de la population la plus fragile est de nouveau mis au banc de la société au prétexte de « mesures sanitaires ». Or la fonction de l’Hôpital Public est d’accueillir les malades et de les soigner. Une nouvelle fois un tri des malades va s’effectuer avant l’entrée à l’hôpital.

Refusons ces obstacles supplémentaires à la prise en charge des patients.


Notons que cet été environ 630 services d’urgences sur tout le territoire français vont fermer durant la nuit, faute d’un nombre suffisant de médecins pour assurer un service de garde, alors que l’on entend çà et là, sans arrêt que « la 4ème vague est là et va nous submerger... ». Nous n’oublions pas que le gouvernement a fermé plus de 1 800 lits en 2020. Dans le même temps, l’état d’urgence sanitaire est prolongé jusqu’au 15 novembre. Durant cette période, le gouvernement est donc autorisé à prendre de nouvelles mesures liberticides.

L’UD FO condamne cette loi et l’état d’exception permanent qui instaurent de nouvelles restrictions de libertés imposées à l’ensemble des salariés du secteur privé et aux agents de la Fonction publique. Ce sont de nouvelles dérogations au Code du Travail et au statut qui s’ajoutent à toutes celles déjà existantes depuis le début de la crise sanitaire. Pour les salariés, ces nouvelles dispositions relèvent de l’arbitraire puisqu’ils ne pourront pas se défendre, ni contester devant le tribunal des Prudhommes la sanction qui leur sera infligée.


C’est du chantage à la misère


Ce sont des remises en cause graves du Code du Travail et du statut de la fonction publique.


Les mises à pied sans salaire existent, mais ce sont des sanctions disciplinaires pour lesquelles le salarié, dans le public et le privé, a la garantie d’une procédure dans laquelle il peut se défendre, et elles ne sont en aucun cas sans limitation de durée. Il peut également ensuite les contester devant le tribunal des Prud’hommes ou le contentieux administratif pour la Fonction Publique.

Là c’est l’arbitraire le plus total.


De plus rien n’empêchera un employeur de considérer que le refus d’obtempérer est une faute et de licencier ensuite le salarié : deux sanctions pour le même motif, du jamais vu !

Une nouvelle fois, la crise sanitaire est utilisée pour sen prendre aux droits des salariés, aux droits syndicaux et aux libertés.


Pour l’Union Départementale Force Ouvrière,
ça suffit !


Alors que le gouvernement continue de fermer des lits d’hospitalisation, que les personnels se battent au quotidien contre le manque d’effectifs et de moyens, que les salariés dits de "seconde ligne" ont fait front et qu’ils attendent encore les augmentations de salaire promises, tous demain seraient menacés s’ils ne sont pas vaccinés !
Ce n’est pas le principe de la vaccination qui pose un problème mais le fait que cette crise sanitaire soit un alibi pour restreindre les droits des salariés. Pour FO, il ne peut y avoir la France des vaccinés et celle des non vaccinés quand le gouvernement poursuit ses attaques contre l’assurance chômage qui entrainera une baisse moyenne de 17% des allocations pour plus d’un million de salariés privés d’emplois et qu’il envisage un nouveau recul de l’âge de départ à la retraite à 64 ans.

L’Union Départementale FO du Doubs apporte tout son soutien aux salariés qui chaque jour se battent pour préserver leurs droits et leur liberté.
Elle soutient tous les syndicats, tous les militants, tous les salariés qui participeront aux diverses manifestations contre les mesures liberticides pour obtenir le retrait de la loi sur le passe sanitaire.